Le diagramme spaghetti est un outil de représentation visuelle permettant d’analyser et d’optimiser les processus, les flux et les déplacements au sein d’une organisation. Il permet de mettre en évidence les circuits inefficaces et les goulots d’étranglement, afin de proposer des améliorations pour accroître la performance globale.
Étape 1 : Identifier le processus à analyser
Tout d’abord, il convient de sélectionner le processus que vous souhaitez analyser avec un diagramme spaghetti. Que ce soit dans un contexte industriel, logistique ou administratif, l’objectif est d’étudier les déplacements et les flux associés aux éléments suivants :
- Produits
- Matériels
- Personnel
Il peut être utile de Brainstormer pour identifier les processus qui nécessitent une optimisation ou qui présentent des difficultés particulières.
Étape 2 : Collecter les données pertinentes
Une fois le processus choisi, il faut rassembler les informations nécessaires pour réaliser le diagramme. Les données principales à collecter concernent :
- Les différentes étapes du processus
- Les distances parcourues à chaque étape
- Le temps passé pour chacun des déplacements
- Les ressources impliquées (personnel, machines, équipements…)
Il est également important de prendre en compte les contraintes spécifiques au processus et à l’organisation, telles que :
- Les normes de sécurité
- Les exigences légales
- Les contraintes d’espace et de capacité
Astuce : utiliser la méthode du Gemba Walk. Pour collecter les données sur le terrain, la technique du Gemba Walk peut être particulièrement utile. Elle consiste à se rendre directement sur le lieu où se déroule le processus et à observer les différentes étapes, tout en prenant des notes et en échangeant avec les personnes concernées.
Étape 3 : Définir l’échelle et le périmètre du diagramme
Avant de tracer le diagramme spaghetti, il convient de déterminer l’échelle à utiliser pour représenter les distances parcourues et le périmètre du processus qui sera analysé. Ceci permettra de bien dimensionner le graphique et de faciliter la comparaison des différentes distances entre les étapes.
L’échelle choisie doit être adaptée à la réalité des déplacements observés, c’est-à-dire ni trop grande ni trop petite. Quant au périmètre, il englobe généralement toutes les zones où se déroulent les différentes étapes du processus, mais peut être restreint si nécessaire pour mieux appréhender certains aspects spécifiques.
Étape 4 : Tracer le diagramme spaghetti
Avec toutes les informations récoltées et l’échelle définie, il est temps de passer à la réalisation du diagramme. Pour cela, on commence par dessiner un plan de l’organisation ou de la zone d’étude sur une feuille ou un logiciel graphique. Ensuite, on y reporte les différentes étapes du processus ainsi que les ressources impliquées.
Pour représenter les déplacements et les flux entre les étapes, on peut utiliser :
- Des lignes continues pour les trajets directs et réguliers
- Des lignes en pointillés pour les trajets occasionnels
- Différents types de flèches (unidirectionnelles, bidirectionnelles…) pour indiquer le sens des déplacements
Il est aussi possible d’ajouter des légendes pour préciser certaines informations, telles que le temps de parcours ou la quantité de produits transportés.
Bon à savoir : trouver le bon support de tracé
Pour réaliser un diagramme spaghetti, plusieurs supports peuvent être utilisés :
- Une feuille papier et des crayons de couleur
- Un tableau blanc et des marqueurs effaçables
- Un logiciel de dessin ou de cartographie simple, comme PowerPoint, Paint ou Google Maps
- Un logiciel spécialisé en diagrammes spaghetti et gestion de processus, tel que Visio, ProcessModel ou Lucidchart
Le choix du support dépendra des préférences de l’équipe et des moyens à disposition, ainsi que le degré de complexité du diagramme.
Étape 5 : Analyser les flux et les goulots d’étranglement
Une fois le diagramme tracé, il convient de l’examiner attentivement pour repérer les points problématiques. Les principales caractéristiques à observer sont :
- Les circuits longs et tortueux
- Les croisements fréquents entre les trajets
- Les zones où les flux se concentrent et s’entremêlent
- Les étapes qui demandent des déplacements excessifs
L’analyse du diagramme spaghetti permet également d’identifier les goulots d’étranglement potentiels, c’est-à-dire les ressources ou les étapes du processus qui limitent la capacité globale de production en imposant une contrainte forte sur les déplacements.
Étape 6 : Proposer des améliorations et ajuster le processus
Fort des informations obtenues grâce au diagramme spaghetti, il est possible de proposer des actions d’amélioration du processus concerné. Ces actions peuvent comprendre :
- La réorganisation des espaces de travail (réduction des distances, meilleure disposition des équipements…)
- L’amélioration de la coordination entre les différentes étapes (communication, horaires, flux d’information…)
- La rationalisation des déplacements (groupage des trajets, optimisation des itinéraires…)
- La mise en place de mesures d’élimination ou de réduction des goulots d’étranglement (aménagement du temps de travail, formation du personnel, acquisition d’équipements supplémentaires…)
Après la mise en œuvre de ces améliorations, il est conseillé de réaliser à nouveau un diagramme spaghetti pour évaluer l’efficacité des modifications apportées.